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Le journal d'Anne Frank : Récit de (sur)vie

Titre : Journal • Auteur : Anne Frank • Éditions : Le livre

de poche • Genre : Journal intime • Nombre de pages : 322.

★ ★ ★ ★

Résumé : Anne Frank est née le 12 juin 1929 à Francfort. Sa famille a émigré aux Pays-Bas en 1933. À Amsterdam, elle connaît une enfance heureuse jusqu'en 1942, malgré la guerre. Le 6 juillet 1942, les Frank s'installent clandestinement dans " l'Annexe " de l'immeuble du 263, Prinsengracht. Le 4 août 1944, ils sont arrêtés sur dénonciation. Déportée à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, Anne meurt du typhus en février ou mars 1945, peu après sa sœur Margot. La jeune fille a tenu son journal du 12 juin 1942 au 1er août 1944, et son témoignage, connu dans le monde entier, reste l'un des plus émouvants sur la vie quotidienne d'une famille juive sous le joug nazi.

 

27 Janvier 1945 : Libération du camp d'Auschwitz-Birkenau.


En ce vendredi 26 janvier, je mourrais d'envie de vous parler de cet incroyable roman historique et qui plus est, authentique ! Car vous l'aurez compris, j'accorde une grande importance à ce que l'on nomme le Devoir de mémoire. De fait, qui pourrait mieux nous parler des atrocités de la guerre qu'une personne ayant réellement connu cette sombre période de l'humanité ?


Ainsi, j'avais acheté le Journal d'Anne Frank il y a plusieurs années maintenant. Toutefois, je repoussais sans cesse cette lecture de peur d'être assommée par les horreurs que je pourrais y trouver. Mais à travers sa subjectivité et son quotidien de clandestin, cette jeune fille d'à peine treize ans a réussi à rendre cette histoire moins malsaine que celle que je m'étais jusqu'alors imaginée. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce n'est pas son innocence et sa naïveté qui ont influencé ce récit - puisque ces traits de caractère disparaissent vite en temps de guerre - mais bien la nature de l'écrivaine, à la fois combattante et franche.


Aussi je voulais partager avec vous mon étonnement, non pas vis-à-vis de leurs médiocres conditions de vie mais bien de la manière dont Anne dépeint son quotidien ! D'ailleurs je suis persuadée que, vous aussi, vous serez surpris de voir à quel point Anne écrit bien pour son âge ! Plus d'une fois, j'ai été tentée de prêter ses tournures de phrase à une personne adulte, tant l’écriture et le vocabulaire qui y sont inscrits sont soignés. Et chose peu commune, j'ai décidé de partager avec vous l'extrait suivant afin que vous vous fassiez votre propre avis sur la question :

Jeudi 16 mars 1944

Chère Kitty,


Je sais maintenant pourquoi je suis plus agitée que Peter. Il a une chambre à lui, où il travaille, rêve, pense et dort. Moi, on me pousse d’un coin à l’autre. Je ne suis jamais seule dans ma moitié de chambre et pourtant j’en ai tant envie. C’est aussi la raison pour laquelle je me réfugie au grenier. Là-haut, et auprès de toi, je peux être un instant, un petit instant, moi-même. Pourtant je ne veux pas me lamenter sur ce qui me manque, au contraire, je veux être courageuse !


En bas, heureusement, ils ne peuvent rien soupçonner de mes sentiments intimes, si ce n’est que je me montre chaque jour plus froide et plus méprisante vis-à-vis de Maman, que je fais moins de câlineries à Papa et que même à Margot, je ne m’ouvre plus de rien, je reste bouche cousue. Avant tout, je dois conserver mon assurance extérieure, personne ne doit savoir que la guerre fait encore rage en moi, une guerre entre mon désir et ma raison. Jusqu’à présent, c’est la seconde qui l’a emportée mais le premier ne va-t-il pas se révéler néanmoins le plus fort ? Parfois je le redoute et souvent je le souhaite !


Oui, Kitty, Anne est une drôle de fille, mais je vis aussi dans une drôle d’époque et dans des conditions plus drôles encore. Ce que j’ai de meilleur, il me semble, c’est de pouvoir au moins noter ce que je pense et ce que j’éprouve, sinon j’étoufferais complètement.


Bien à toi,

Anne M. Frank

 

Et bien que dans un premier temps ses propos soient ceux d’une adolescente peu mature et particulièrement égocentrique - n'ayons pas peur des mots -, j'ai pu constater avec soulagement qu’Anne devenait de plus en plus introspective au fil du temps et de l'ouvrage. Elle nous livre ainsi ses pensées sur cette nouveauté qu'est la vie en communauté, sur son éducation (aussi bien intellectuelle que sexuelle), sur ses relations familiales et, bien sûr, sur la guerre qu'elle a vécue, à sa façon.

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