Madame Doubtfire : Histoire d'une famille séparée
Titre : Madame Doubtfire • Auteur : Anne Fine • Illustrateur :
Benjamin Lévy • Éditions : L'école des loisirs • Collection : Médium •
Genre : Littérature jeunesse • Nombre de pages : 249.
★ ★ ★ ★ ★
Résumé : Cette année, Miranda Hilliard a besoin de quelqu'un pour s'occuper de ses trois enfants, Lydia, Christopher et Natalie, et de la maison. Pourquoi pas moi ? propose Daniel, son ex-mari, un acteur au chômage. Pas question, réplique Miranda. Elle veut une personne de confiance, quelqu'un de solide, avec des principes et sans aucune fantaisie. Tout le contraire, pense-t-elle, de Daniel. Alors arrive Madame Doubtfire. Une vraie perle. Du moins en apparence. Car un père acteur peut être prêt à tout, et même à se déguiser en gouvernante poudrée pour être avec ses enfants. Mais comment va-t-il faire pour n'éveiller les soupçons ni de ses enfants ni de Miranda ?
Le 11 août 2014, Robin Williams s'est donné la mort. Pour rendre un dernier hommage à mon acteur préféré, j'avais alors décidé de visionner l'entièreté de sa filmographie. Ainsi, j'en suis venue à regarder cette comédie pour le moins incontournable qu'est Madame Doubftire. Et comme toujours, j'avais adoré le personnage qu'il incarnait !
L'adaptation cinématographique de ce livre démarre avec l'annonce du divorce entre Miranda et Daniel ; s'en suit directement le verdict du juge quant à la garde de leurs trois enfants : Lydia, Christopher et Natalie. Cette scène me semblait d'une importance capitale dans ce récit puisqu'elle illustrait à merveille l'inégalité qui existe entre les pères et les mères face à ce genre de situation.
Ainsi, malgré le fait que ce soit Miranda (et non Daniel) qui demande le divorce, la sentence du juge est irrévocable. Il s'exprime d'ailleurs en ces termes : "Mr et Mme Hillard, ces jugements accordent en général la garde à la mère, mais nous sommes conscients qu'il n'est pas dans l'intérêt d'un enfant d'être privé d'un père, de toute évidence aimant. Cependant, étant donné que Mr Hillard est actuellement sans foyer et sans emploi, il est de notre devoir d'accorder la garde exclusive à Mme Hillard. Mr Hillard aura un droit de visite le samedi."
Mais au cours de ma lecture, j'ai malheureusement pu constater que cette scène avait été rajoutée à l'histoire puisqu'elle n'était pas présente dans le roman d'Anne Fine. C'était pourtant cette succession d'événements qui d'emblée m'avait fait prendre en pitié ce bon père de famille. Je concède toutefois que la suite du récit nous offre d'autres injustices qui susciteront, elles aussi, une certaine sympathie vis à vis de Dan, notre personnage principal.
Si Chris Columbus avait clairement mis l'accent sur les moments de complicité qui existent entre un père et ses enfants, Anne Fine avait quant à elle choisi de traiter davantage les querelles que rencontrent, trop souvent, les familles séparées.
Ainsi nous constatons à plusieurs reprises que Miranda amène ses enfants en retard le samedi. Aussi, elle vient les rechercher quelques heures plus tôt, allant même jusqu'à prévoir toutes sortes d'activités qu'elle ne pouvait "malheureusement" pas décaler à un autre jour... Ces désagréments symbolisent assez bien le capharnaüm qu'engendrent (presque) inévitablement la double garde des enfants. Par ailleurs, il va sans dire que toutes ces histoires énervent bien évidemment ce père solitaire qui, au grand dam de ses enfants, exprimera haut et fort son mécontentement !
Lorsque j'ai acheté ce livre, je pensais réellement que j'allais y retrouver l'esprit de famille qui m'avait tant marquée dans ce film, il y a quelques années. Mais il n'en fut rien ! Car vous l'aurez compris, cette histoire de divorce est presque aussi difficile à lire qu'à vivre. La réaction de Nattie dans ce récit en est d'ailleurs la preuve puisque cette petite fille se bouche systématiquement les oreilles lorsque l'un de ses parents exprime des propos venimeux à l'encontre de son ex-conjoint. Et bien que ce ne soit pas mon cas, je suis certaine que nombre de lecteurs se sont identifié à ces trois enfants qui subissent sans cesse les agissements puérils de leurs parents.
Dans l'ensemble j'ai trouvé que l'adaptation cinématographique de Madame Doubtfire était assez fidèle à sa version originale. Certes le réalisateur a opté pour une toute autre approche mais les grandes lignes, elles, sont pareilles. J'ai d'ailleurs retrouvé dans ce livre plusieurs répliques que j'avais déjà entendues autrefois.
Je terminerai enfin cette critique en vous disant que, pour une fois, j'ai préféré le film à la version papier. Toutefois, j'ai approuvé le parti paris par l'auteur qui s'est attaqué à un sujet délicat, à savoir celui du divorce. De fait, je suis heureuse qu'un tel livre jeunesse existe ; surtout quand je vois la morale finale. Je conseille donc cette lecture aux enfants qui ont des parents divorcés ainsi qu'aux adultes qui, après tout, sont les premiers concernés.