Ulysse from Bagdad : Plongée au cœur de l'actualité
Titre : Ulysse from Bagdad • Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt •
Illustrateur : Johannes Grau • Éditions : Le Livre de Poche •
Genre : Contemporain • Nombre de pages : 273.
★ ★ ★ ★ ★
Résumé : Saad veut quitter Bagdad, son chaos, pour gagner l'Europe, la liberté, un avenir. Mais comment franchir les frontières sans un dinar en poche ? Comment, tel Ulysse, affronter les tempêtes, survivre aux naufrages, échapper aux trafiquants d'opium, ignorer le chant des sirènes devenues rockeuses, se soustraire à la cruauté d'un geôlier cyclopéen ou s'arracher aux enchantements amoureux d'une Calypso sicilienne ?
Eric Emmanuel-Schmitt est un auteur que je suis depuis plusieurs années maintenant et dont j’ai lu une grande partie de l’œuvre. C’est donc avec plaisir que j’ai sorti « Ulysse from Bagdad » de ma pile à lire et me suis plongée dans l’histoire de Saad Saad.
Comme toujours, j’ai beaucoup aimé ce roman plein de philosophie et de moralité, qui pose les bonnes questions et laisse le lecteur chercher ses propres réponses. J’ai tout particulièrement aimé la première partie du roman qui nous emmène dans l’Irak des années 90 et 2000. La problématique de la dictature est abordée à travers le regard du peuple, s’épanouissant grâce à une pudeur et une empathie saisissante. La seconde partie du roman est consacrée au voyage de Saad Saad et m’a parue bien plus secondaire. En effet, le héros s’éloigne de ses racines et y laisse certaines de ses valeurs, de ses idéologies naissantes, ce qui m’a parfois éloignée du personnage.
J’ai adoré le père de Saad, mais plus particulièrement l’aura qu’il dégage, la présence (héhé !) qu’il occupe. La relation qu’il entretient avec son fils est basée sur un apprentissage de la vie à travers la philosophie. Ici, l’auteur a clairement fait le choix d’exposer son point de vue via les dialogues entre père et fils. Néanmoins, les mots choisis ne sont jamais accusateurs et toujours ouverts à l’interprétation. Ce style, particulier à Eric Emmanuel-Schmitt, permet de laisser au lecteur une porte entrebâillée, qu’il est libre de choisir d’emprunter ou non.
Enfin, le parallèle avec l’histoire d’Ulysse m’a beaucoup plu. Si je n’ai pas encore eu l’occasion de lire l’Iliade, j’en connais les grandes lignes et j’ai à plusieurs reprises souri à l’évocation d’un nom, d’une situation. Certes, il est arrivé que cela me révèle la suite des événements, notamment lorsque le nom de Circé est apparu, mais je n’ai pas été dérangée par cette éventuelle facilité de récit.
En conclusion, « Ulysse from Bagdad » est un roman que je ne peux que vous recommander. À mes yeux, ce n’est pas le meilleur roman de l’écrivain mais il a su m’apporter ce que je recherchais, c’est-à -dire divertissement, réflexion et humanité.
