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Voyages de Gulliver : Ou le voyage monotone

Titre : Voyages de Gulliver • Auteur : Jonathan Swift •

Illustrateur : Gravure anonyme • Éditions : Gallimard • Collection :

Folio Classique • Nombre de pages : 379.

★ ★ ★ ★ ★

"Les filles d'honneur invitaient souvent Glumdalclitch dans leurs appartements, et lui demandaient de m'apporter pour qu'elles aient le plaisir de me voir et de me toucher. Souvent, elles me mettaient nu comme un ver et me glissaient tout entier entre leurs seins, ce qui me dégoûtait fort, car, à dire vrai, il s'exhalait de leur peau une odeur très âcre... Elles n'avaient point de scrupule non plus à se soulager devant moi des liquides qu'elles avaient bus : c'est-à-dire d'au moins la valeur de deux barriques, dans des récipients qui jaugeaient trois tonneaux. La plus jolie des filles d'honneur, une plaisante luronne de seize ans, s'amusait parfois à me mettre à cheval sur la pointe de son sein, ou à d'autres petits jeux, que le lecteur voudra bien me pardonner de passer sous silence..."


Résumé : Au cours d'un premier voyage, Gulliver échoue sur l'île de Lilliput, un monde de nains qui ne mesurent pas plus de six pouces de haut et passent leur temps à faire la guerre.Grâce à sa courtoisie, Gulliver parvient à gagner leur confiance. Au cours de son deuxième voyage, il se retrouve, cette fois, chez les Brobdingnag, un peuple de géants où lui-même n'est qu'un nain. Et là encore, son intelligence ne sera pas de trop pour lui laissera vie sauve.

 

Voilà un livre que j’attendais de lire avec beaucoup d’impatience ! Le vague souvenir d’un dessin animé relatant les aventures de Gulliver m’avait donné envie de me plonger dans l’histoire originale afin de m’immerger pleinement dans cet univers. C’est donc avec beaucoup d’optimisme que j’ai commencé ma lecture. Hélas, quelle déception ce fut !


Tout d’abord, le roman est composé de quatre parties, relatant tous un ou plusieurs voyages. Si j’ai trouvé les différents mondes explorés par le héros fascinants, je n’ai pas pu m’empêcher de regretter la redondance dont fait preuve l’auteur. En effet, tous les voyages suivent le même schéma : voyage en mer, arrivée sur l’île, rencontre avec les habitants, apprentissage de leur langue et de leurs coutumes, retour en Angleterre. Ces répétitions donnent l’impression de revivre la même aventure d’un monde à l’autre, ce qui m’a lassée dès le troisième voyage. J’aurais apprécié que chaque culture soit explorée différemment par Gulliver et non pas à travers un schéma linéaire.



En ce qui concerne le style de Jonathan Swift, j’avoue l’avoir trouvé souvent indigeste. Le bouquin n’est au final qu’un long monologue, sans vraiment de dialogue. Je n’ai pas eu l’impression que l’auteur me racontait l’histoire de Gulliver, mais plutôt qu’il me la décrivait. C’est cette plume qui m’a en grande partie empêché de vraiment m’imprégner de l’univers. Néanmoins, et à mon grand étonnement, j’ai trouvé les descriptions magnifiquement dosées. Swift sait choisir les éléments à décrire et s’arrêter avant que cela devienne pesant. Ce n’est malheureusement pas assez pour relever le reste du bouquin.


Pour finir, je tiens à aborder brièvement le sujet de la satire. Assurément, c’est dans cette optique que le roman a été écrit. J’ai relevé à plusieurs reprises les critiques émises par Swift sur la politique, les mœurs et les coutumes de son pays. Malheureusement, la grande majorité de celles-ci ne sont applicables qu’à l’époque de l’auteur, ce qui fait que l’humour tombe complètement à plat.


Pour conclure, je dirais que « Voyages de Gulliver » est un roman qui est ancré dans son époque sans pour autant avoir le charme immersif d’autres auteurs du XVIIIè siècle, bien trop pour réussir à me séduire ou à me marquer sur le long terme. C’est avec beaucoup de déception que j’ai reposé ce livre sur l’étagère, sans avoir l’intention de l’en ressortir un jour.

 

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