La vie à reculons : Ode à la tolérance
Titre : La vie à reculons • Auteur : Gudule • Illustrateur :
Sofia Dias • Éditions : Le Livre de Poche Jeunesse • Genre :
Jeunesse, contemporain • Nombre de pages : 190.
★ ★ ★ ★ ★
Résumé : Thomas a quinze ans. À la suite d'une transfusion sanguine, il est devenu séropositif. Pour lui aucune différence : il veut vivre comme tout le monde, sans le mépris et surtout sans la pitié des autres. Ses parents ont d'ailleurs fait promettre le secret au proviseur de son collège. Mais quand Thomas tombe amoureux d'Elsa, la mécanique de la peur et de l'ignorance se met en marche.
Autant empoigner le taureau par les cornes : en tant que lecture personnelle, je sors mitigée de ce roman. En tant qu’actrice du système éducatif, j’ai adoré ce livre ! En effet, je trouve que c’est un formidable outil pédagogique pour aborder le thème de la maladie, certes, mais surtout celui de la tolérance. Ce livre m’a rappelée deux choses essentielles.
Premièrement, qu’il est important de ne pas porter de jugement hâtif sans connaître le point de vue de l’autre. Il arrive que personne n’ait tort face à une situation car chacun ne la voit pas, ne la vit pas sous le même angle.
Deuxièmement, que c’est faire preuve de respect et de compréhension que d’envisager chaque personne dans sa totalité. Une couleur de peau, une opinion, une religion, une maladie… ne définit pas une personne. Réduire un être humain à sa différence est une forme d’intolérance et d’irrespect. D’ailleurs, il s’agit là d’un point que j’avais déjà abordé dans un de mes posts (« Tabou » de Frank Andriat). C’est une leçon que j’ai apprise tout au long de mes études mais j’aime recevoir ce genre de piqûres de rappel afin de me souvenir de ce que peuvent engendrer ces jugements minimalistes et réducteurs. J’aimerais aussi applaudir l’auteur pour son aisance à faire passer un message clair auprès d’un public jeune.
J’ai ressenti deux buts recherchés par l’auteur : informer et briser les préjugés. Ces deux notions sont d’ailleurs fortement liées dans le roman. En effet, au début de l’histoire, bon nombre de personnages sont convaincus de l’extrême contagion du VIH (salive, simple toucher…). Ainsi, j’ai tiqué à plusieurs reprises car certaines de ces superstitions émanaient de personnages adultes, en l’occurrence des parents. Heureusement, l’auteur démonte ces mythes au fil des pages, ce qui permet au lecteur non-informé de comprendre la maladie du héros et ainsi de briser certaines peurs et idées reçues.
Dans une optique plus personnelle, ce livre me laisse un goût de trop peu. Pourtant tout avait très bien démarré ! Malheureusement, j’ai eu le sentiment que les quarante dernières pages gâchaient un peu l’histoire. On ne sait pas vraiment si les personnages et leurs relations évoluent vers un mieux, ce qui m’a laissé comme une impression d’inachevé. Ceux qui ont lu ce livre voient sans doute de quels moments je veux parler, pour ce qui est des autres, je vous laisse le loisir de découvrir par vous-mêmes le récit qui reste un formidable message d’espoir et une ode à la tolérance.