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Soldat Peaceful : Un compte à rebours

Titre : Soldat peaceful • Auteur : Michael Morpurgo • Illustrateur :

Maryline Gatepaille • Éditions : Gallimard jeunesse • Collection :

Folio junior • Genre : Guerre • Nombre de pages : 219.

★ ★ ★ ★ ★

"Ils sont partis à présent, et je suis enfin seul. J'ai la nuit entière devant moi, et je n'en perdrai pas le moindre instant. Je ne la gaspillerai pas à dormir, je ne la passerai pas à rêver. Il ne le faut pas, car chaque moment est beaucoup trop précieux. Je veux essayer de me souvenir de tout, dans les moindres détails. J'ai presque dix-huit ans d'hiers et de demains, et ce soir je dois me rappeler le plus grand nombre de jours possibles. Je veux que cette nuit soit longue, aussi longue que ma vie, et qu'elle ne soit pas remplie de rêves flottants qui me précipitent vers l'aube. Cette nuit, plus que jamais dans ma vie, je veux me sentir vivant."


Résumé : On m'appelle Tommo et j'ai 17 ans. Ce soir, j'ai la nuit entière devant moi, et je ne la gaspillerai pas à dormir, je ne la passerai pas à rêver. Je veux essayer de me souvenir de tout. Me souvenir de mon frère Charlie tel qu'il était à la maison, de nous tels que nous étions tous. Cette nuit, plus jamais dans ma vie, je veux me sentir vivant.

 

Dix heure cinq : le compte à rebours est lancé. En attendant l’aube, Tommo, notre jeune héros, veut se remémorer un maximum de souvenirs. Et dans ce contexte de guerre, on ne peut que le comprendre… Car après tout, ne dit-on pas qu’il faut toujours garder de chauds souvenirs pour surmonter les instants froids ?


Ainsi, non loin des tranchées, ce personnage principal commence à retracer une série d’événements marquants ; des brides de souvenirs tout droit venus de son passé. Par l’intermédiaire de ceux-ci, nous découvrons le douloureux quotidien qu’il menait auprès de sa mère et de Big Joe et Charlie, ses deux frères. Nous découvrons également qu’en 1900, la vie n'est pas de tout repos… De plus, devenant veuve, leur mère peinera à lier les deux bouts. Et malgré son amour inconditionnel, elle ne subviendra pas toujours aux besoins de sa famille ; ce qui entraînera de nouveaux soucis… Enfin, à travers d’autres souvenirs, Tommo démontrera également l’importance d’une fratrie au sein d’un foyer ; la chance d’avoir des frères pour nous protéger.

 

Michael Mirpurgo a su construire dans cette première partie des personnages aussi crédibles qu’attachants. Chaque chapitre débute avec un succinct saut dans le temps et plus précisément dans le présent, là où Tommo est un soldat redoutant un malheur que l’on sait imminent. Ces passages nous sortent de notre rêverie – de notre insouciance – et nous font osciller entre la cruauté et la beauté de ce texte.


Tout comme les premières lignes que je vous ais retranscrites au début de cet article, le titre de ce roman annonçait qu’il était inévitable pour Tommo de partir à la guerre. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la manière dont M. Morpurgo annonce ce tel changement puisque la scène de l’enrôlement fait autant appel à l’attrait de l’uniforme qu’aux discours des anciens qui prônaient le devoir, le courage, etc. Et, à l’inverse, nous découvrions également les sentiments de notre héros qui, eux, étaient totalement contradictoires vis-à-vis de ces propos.


Après avoir été tiraillé entre sa peur et son honneur, Tommo finira bien évidemment par atterrir au milieu des tranchées, là où règnent la vermine, la peur, le froid et l’humidité. Les descriptions de M. Morpurgo sont telles que j’avoue avoir vécu ces passages comme si j’y étais. Mais là où je l’ai véritablement admiré, c’est lorsqu’il a su apporté à travers Tommo et Charlie cette part d’humanité là où je n’aurais pas songé à la trouver.



En plein cœur de ces tranchées, j’ai également été touchée par le discours d’un de leur coéquipier qui, apprenant que Charlie cachait leur calvaire à sa famille, crache à Tommo la réplique suivante :

"Pourquoi il ne leur explique pas comment c'était vraiment ici, pourquoi

il ne leur parle pas de cet affreux gâchis, de tous ces braves types qui

se font tuer par milliers pour rien... pour rien !"


Et si je ne devais retenir qu’une seule et unique chose de ce livre, ce serait sans hésitation cette réplique sanglante. Je ne saurai vous dire toute l’admiration que j’ai pour cet auteur qui a noblement décidé de mettre en avant ces milliers de personnes mortes au combat et qui, pour la plupart, ont été tout simplement sacrifiée pour une cause dont les raisons et les problèmes semblaient les dépasser. Ce récit de deux cents pages leur a rendu l’hommage qu’ils n’ont jamais eu.


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